dimanche 21 juillet 2013

But au Pic sans Nom


Avec encore beaucoup de retard, je me remotive pour mettre ce blog à jour... Je commence par la fin du mois de Mai, changement d'ambiance...

En ces temps de météo instable, l'hiver joue vraiment les prolongations. Bien malheureux sont les skieurs et les grimpeurs qui rêvent de belles journées ensoleillés mais ces conditions permettent aussi de créer des lignes de glace ou de neige éphémères et improbables… A la suite d'une belle matinée qui me permet de monter faire une randonnée à ski dans le temple du glacier noir, je repère en descendant une ligne de placage qui semble se dessiner dans la face nord du Pic Sans Nom, sous la niche centrale. Beaucoup d'incertitude dans ce projet, mais moyennant quelques traversées et un cheminement tortueux il semble que ça puisse faire! Dans ces cas là, à distance, c'est très difficile d'analyser la consistance de la neige ou l'épaisseur de glace. Si bien que, dans ce genre de projet, il est facile de trouver des excuses qui nous permettent de rester tranquillement au chaud à la maison!
Mais après une longue saison d'hiver, j'ai vraiment envie de faire une belle journée de montagne entre potes. Je me doute bien qu'il y a peu de chance de réussir mais accepter l'incertitude est indissociable de la pratique alpine, qui plus est dans le parcours de nouveaux itinéraires.

Parce qu'il faut parfois savoir saisir les opportunités, nous voila donc parti avec Phillipe André, grand guide des Ecrins, pour le glacier noir. Départ 3H30 du Pré de Mme Carles. 2 h de peau de phoque, à la pleine lune, nous amène au pied de la face. Le froid est mordant en cette fin de mois de mai, et c'est plutôt rassurant pour s'engager dans cette paroi. J'attaque par une longueur de pure glace qui ne semble pas trop difficile vu du bas mais qui se révèle pas si facile au vu de la qualité et de l'epaisseur de la glace. la suite est un système de ressaut de glace et de pente de neige qui nous permette de progresser plus rapidement. 
A partir de là, les longueurs se redressent et les placages sont de plus en plus fins. Dans ce terrain pas déroulant, nous rattrape une évidence! Le rocher des Ecrins, fait de dalles compactes et très peu fissurées, nous permet difficilement de nous protéger. Ainsi, faire un relais demande un certain temps et une certaine expérience! Au bout de 3 longueurs, assez psychologiques, nous nous retrouvons, une fois de plus, face à un passage pas extrême mais bien exposé. Plus on monte, plus la neige, qui avait une certaine cohésion dans le bas, devient pulvérulente. Au vu du relais "moyen" en dessous, je décide de traverser plus à gauche pour trouver une issue plus facile. Au bout de 50 m de traversée et devant l'absence de passe "évident", nous décidons de redescendre, signant notre but au Pics Sans Nom! Prendre une décision comme celle-ci n'est jamais facile mais je pense sincèrement que cela fait partie du jeu et qu'il faut se focaliser sur les points positifs de cette expérience : une belle journée de montagne, quelques belles longueurs, partagées entre potes!
Au cours de la descente, je me demande si cette tentative était une vraie bonne idée ou si l'interprétation de la ligne avait été déformé par la grande envie que j'avais d'aller en montagne! 
J'apprendrai quelques jours plus tard, qu'une cordée de deux très forts alpinistes avec une immense expérience du massif, Arnaud Guillaume et Sylvain Rivoire ont eu la même idée, le même jour, mais sans concrétiser leur tentative! Cela me rassure donc sur mon analyse même si je pense que les conditions dans ce type de course sont toujours vraiment difficile à évaluer. En tout cas, le retour du beau temps laisse présager d'autres belles journées de montagne...



LE Grand Phillipe


Au pied de la face



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