mercredi 7 août 2013

La traversée de l'Olan

Yves, vous le connaissez, c'est un passionné de montagnes sauvages, toujours doté d'une condition physique de mutant!
Cette fois ci, nous partons pour la traversée de l'Olan. Pour moi, cette course à une saveur toute particulière. C'est un parcours sauvage, varié, au départ d'un refuge incroyable, enfin surtout les gardiens (Sophie et Louis!), le refuge de Font Turbat. Bref, je trouve que cette course est vraiment une base des Ecrins, à faire absolument!
Sinon, pour la course, comme d'habitude avec Yves, nous explosons les horaires et sans se presser nous sommes au refuge de l'Olan à midi pour savourer une bonne omelette. Je suis vraiment impressionné par son aisance dans ce terrain, un vrai "chamois" que j'ai peine à suivre!
Merci à toi, Yves, pour me donner le plaisir de faire des courses dans ces conditions. On se retrouve bientôt...

En bonus, un petit article sans prétention sur la course que j'avais écrit pour un Hors Série de Montagne magazine.


"La traversée de l'Olan



Coincé entre le Valjouffrey et le Valgaudemar, deux des vallées les plus sauvages des Ecrins, L'Olan est une très belle montagne qui, à mon avis, caractérise le mieux l'alpinisme de ce merveilleux massif.

D'abord, elle ne se découvre et ne se laisse approcher qu'après une longue et belle randonnée. Impossible de l'observer depuis une route ou un téléphérique! Ainsi, c'est toujours une surprise et un instant particulier de l'apercevoir, au détour d'un lacet, en levant, pour un moment, la tête de ses chaussures. Ensuite, c'est une montagne modeste, ce n'est ni la plus haute, ni la plus difficile, mais fouler son sommet demandera toujours une certaine expérience et au delà, une certaine débauche d'énergie. En effet, toutes les voies pour atteindre le sommet sont longues et délicates, le rocher demande toujours de l'attention et l'équipement en place est des plus minimaliste. Enfin, et c'est parfois tout aussi important que la course en elle même, les refuges qui l'entourent sont vraiment classe et l'accueil des gardiens vous permettra de passer une soirée réellement exceptionnelle.

La course proposée est une traversée, qui, en plus de vous faire passer de l'Isère aux   Hautes Alpes, vous permet donc de découvrir plusieurs versants et plusieurs ambiances qui entourent cette montagne. Des paysages bucoliques, quoique bien aride, du versant sud, à l'impressionnant versant Nord Ouest et sa face de 1100m , en passant par les grand bassins glacières du versant Nord et Est, l'Olan est définitivement une montagne complète pour montagnards complets!

Traverser L'Olan, c'est aussi se mettre dans les pas de grands alpinistes. Si l'on doit la première ascension à Coolidge en 1877, l'ascension majeur de l'arête Nord a été conduit, depuis le vallon de la Lavey, par Gaspard, le vainqueur de la Meije, en 1880! L'itinéraire originale que nous vous proposons depuis Font turbat est l'oeuvre de Celestin Bernard, en 1921, utilisant merveilleusement une magnifique diaclase (définition?), visible depuis le refuge. Enfin, la voie de descente, voie normale du versant Sud est une voie de Jean Escarra, de 1908. Gravir une montagne, c'est aussi grimper en pensant à son histoire, et en se replongeant un peu dans la peau des premiers ascensionnistes, on entre inévitablement dans une autre dimension.

Pour éviter une longue et pénible navette de voiture nous vous proposons donc de réaliser une boucle à partir de la Chapelle en Valgaudemar. La première journée, pour rejoindre le refuge de Font Turbat, est un peu plus longue mais reste une jolie étape de mise en jambe. La descente du col Turbat dans l'ombre de la face nord ouest est un très beau moment. Attention quand même à bien rester attentif sur le balisage et sur les signes d'usure du rocher (qui sont souvent de bons indices!) car le bon itinéraire, c'est à dire          le plus facile, n'est pas toujours évident à trouver! Après un repérage minutieux du chemin qui monte au lac des Pissoux, pas évident à trouver de nuit, vous passerez une superbe soirée dans ce refuge, où l'accueil de la gardienne est incroyable.

Attention à ne pas faire tarder la soirée, la journée du lendemain vous demandera beaucoup d'énergie et de temps pour avoir le bonheur de boire une bière et de déguster les fameux tourtons à la Chapelle en Valgaudemar!!!


Départ : Refuge de Font Turbat (tel : 04 76 30 29 23) que l'on atteint depuis la Chapelle en Valgaudemar, en passant le Col Turbat. Bonne journée (D+ 1500m), mais qui permet d'éviter une navette de voiture et de raccourcir la journée du lendemain.

Difficulté : PD+, longue course d'arête, complète qui nécessite d'être efficace dans la recherche d'itinéraire et dans la progression à corde tendue. Du refuge, 1395 m de dénivelé.

Conditions favorables : Tout l'été, mais le début de saison permet de profiter de belle condition d'enneigement favorisant l'accès à la brèche de l'Olan et la descente du glacier de l'Olan. Une météo stable est préférable, un orage à L'Olan, premier grand sommet, assez isolé à l'Ouest du massif, ne doit pas être très agréable!

Matériel : matériel pour les ascensions classiques, quelques sangles, 3/4 friends moyens peuvent être confortable et bien sur, crampons et piolets. Une corde de 50 m est suffisante.

Carte IGN : Les 2 Alpes, Olan/Muzelle 3336 ET.

Itinéraire : Du refuge, monter par un sentier jusqu'au lac des pissous (pas si évident, repérer la veille). Au dessus du lac, remonter les pentes ou éboulis à gauche, pour contourner le rognon sous la brèche de l'Olan. Revenir à droite en direction de la brêche, en suivant les nombreux cairns (voir itinéraire de ski sur la carte IGN). Peu avant la brêche, prendre pied sur des vires (versant S), qui permettent de traverser facilement vers la droite, jusqu'à une brêche carrée, caractéristique, sur l'éperon qui descend de la pointe 3115, que l'on franchit. On se retrouve alors dans le grand cirque, rayée par la diaclase que l'on suit en ascendance à droite, jusqu'à un petit névé. On passe au pied du névé et l'on grimpe encore en ascendance à droite, par un système de couloir/cheminée, entrecoupé de vires, jusqu'à une petite brèche au pied de la partie raide de l'arête. On rejoint alors la voie historique de Gaspard. Ici, votre sens de l'itinéraire sera à l'oeuvre. L'arête est en bon rocher et réserve de très beaux passages aériens. Il faudra , plus ou moins, suivre le fil de l'arête, plutôt sur la gauche (mais il n'y a pas de passage difficile) jusqu'au sommet.

Du sommet, descendre l'arête plein Est, et rejoindre une brèche par un petit rappel de 20m, ou une désescalade mal commode. De là, remonter sur le petit gendarme en face et suivre l'arête peu difficile, dans du bon rocher mais très impressionnante, jusqu'à la fameuse brêche Escarra, très bien marquée. S'engager à droite dans un couloir plein Sud, et le désescalader facilement, plutôt à main gauche, sur 200 m environ. On arrive ainsi sur une grande vire, marquée par des cairns, qui ramènent, par une grande traversée descendante à gauche (vers l'Est) au Glacier de l'Olan. De là, rejoindre tranquillement le sentier du pas de l'Olan qui ramène au refuge du même nom, puis à la voiture."












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